[Culture] Trois Pilotes, Une guerre…

L’ultime hommage du musée de l’Air et de l’Espace aux commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale

Du 31 octobre 2018 au 10 mars 2019, le musée de l’Air et de l’Espace du Bourget présente la troisième exposition temporaire de son triptyque en lien avec les commémorations de la Grande Guerre, une exposition intitulée « Trois pilotes, Une guerre, Récits personnels d’Européens en 14-18 ».

Elle fait suite à « La Grande Guerre des aviateurs » présentée en 2014-2015, à « Verdun, guerre aérienne » présentée en 2016-2017, et précède la réouverture de l’aérogare historique du Bourget en 2019, site actuellement en travaux.

Réalisée en partenariat avec Militärhistorisches Museum der Bundeswehr de Berlin et le Royal Air Force Museum de Londres, cette très belle exposition, plus intimiste que les autres expositions du musée de l’Air, présente le vécu, le ressenti et le parcours personnel de trois aviateurs durant le premier conflit mondial, le Français Jean Chaput (1893-1918), l’Allemand Peter Falkenstein (1892-1966) et le Britannique Bernard Curtis Rice (1891-1933). Le projet de cette exposition est inspiré par d’une production initialement virtuelle, le site web 3p1w.euThree pilots one war – mis en ligne 2014 et régulièrement nourri depuis quatre ans par les trois musées.

De ces trois cas particuliers de pilotes européens, est abordé plus largement dans l’exposition les différents aspects de la guerre aérienne sur le front Ouest. Sont ainsi proposés huit espaces thématiques centrés autour des trois aviateurs et de leur expérience de la guerre. Des premières heures du conflit aux premières missions, en passant sur le statut d’aviateur de guerre, les premières missions ou la naissance de la chevalerie aérienne qu’est la chasse, le personnage de l’as de guerre – celui qui a au moins abattu cinq avions ennemis. L’exposition montre également les périls et la mort, la vie quotidienne au sein des escadrilles ou encore les liens avec l’arrière, s’achevant sur une évocation de la guerre aériennes cent ans après.

S’appuyant sur la correspondance conséquente des trois aviateurs, l’exposition complète le discours des hommes par des maquettes d’avions emblématiques conservées dans les réserves du musée de l’Air et de l’Espace comme le Nieuport XI Bébé ou le Fokker Dr.I du capitaine Manfred von Richthofen, « l’as des as » allemand, des accessoires liés à l’arme aérienne ou ayant appartenu aux trois protagonistes – tenues de vol, casques, médailles et uniformes –, des affiches et des peintures, mais également des objets techniques, comme une hélice ou deux mitrailleuses utilisées à l’époque sur les avions de chasse. On notera que des trois pilotes, seul le Français Jean Chaput n’a pas survécu à la guerre, abattu le 6 mai 1918, après seize victoires aériennes homologuées.

Des supports audiovisuels complètent le parcours, présentant des photographies stéréoscopiques et des films d’époque. Le lien avec le présent, intitulé « cent ans après… » est illustré par des travaux de lycéens français, allemands et britanniques autour de la guerre aérienne, ainsi qu’un focus contemporain sur les missions et exercices aériens communs entre les Armées de l’air des trois pays.

L’exposition « Trois pilotes, Une guerre, Récits personnels d’Européens en 14-18 », qui a obtenu le label « Centenaire », dans le cadre des commémorations de la Première Guerre mondiale, et le label « 2018, année européenne du patrimoine culturel », a été inauguré le 30 octobre dernier, par Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, en présence des descendants de Jean Chaput.

Photo d’entrée d’article © Emma Jane Browne, DR.

Billet daté du 19 janvier 2019

« L’histoire n’est pas la morale. L’historien n’a pas pour rôle d’exalter ou de condamner. Il explique » [manifeste Liberté pour l’histoire, 2005]

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