[Moyen Âge] Mystérieux coffrets à Cluny

Le musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, poursuit son cycle d’expositions autour de sa tenture iconique. Du 18 septembre 2019 au 6 janvier 2020, l’exposition « Mystérieux coffrets. Estampes au temps de la Dame à la licorne » propose un focus sur Jean d’Ypres, le peintre qui a réalisé les dessins préparatoires de la célèbre tenture et d’après lequel de nombreuses estampes – qui ornent pour certaines d’étranges coffrets – ont été gravées. Les estampes en question ont été pour la plupart découvertes collées à l’intérieur de coffrets. Ces petits meubles sont constitués de hêtre, un matériau à la fois léger et solide, couverts de cuir et bardés de fer. Ils sont tous pourvus d’une serrure à mécanisme secret, et certains étaient dotés d’une logette secrète ménagée puis scellée dans leur couvercle, indécelable pour l’œil non averti et qui renfermait sans doute un bien prisé de très petite taille.

Avant le XVe siècle, elles sont connues sous le nom de « boîte de messager », nom mentionné dans les sources et les chansons de geste. Relativement petite, la boîte de messager est portée par le messager à pied quelquefois autour du cou, mais le plus souvent à la ceinture. Elle est parfois ornée des armes de l’autorité pour laquelle le messager voyage. Les Néerlandais l’appellent zegelbus (« boîte à sceau »), signe distinctif de l’autorité. Au XIIIe siècle, le poète Konrad von Würzburg parle du messager princier en remarquant qu’il porte une « boîte pendante à sa ceinture contenant lettres et nouvelles ». C’est surtout au XIVe siècle que les sources écrites mentionnent ces boîtes, connues sous la forme d’un écusson… pour en savoir plus : boîtes et coffrets de messagers au Moyen Âge.

Le communiqué de presse complet de l’exposition en fichier pdf.

« L’histoire n’est pas la morale. L’historien n’a pas pour rôle d’exalter ou de condamner. Il explique » [manifeste Liberté pour l’histoire, 2005]

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